Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/176

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Et pareils aux tronçons d’un venimeux reptile,
Par l’ardente agonie un moment ranimés,
Ils s’élancent tout nus sur nos soldats armés :
Sur ces corps enlacés par d’horribles étreintes
D’une bouche fétide ils laissent les empreintes,
Et leur sein, dilaté par un dernier effort,
Dans le sein de leur proie ensemence la mort.
Le vieux pacha triomphe, et l’armée abattue
Connaît enfin le nom du fléau qui la tue.
Ce n’est plus ce mal sourd, dans l’ombre recelé,
Qui frappait sous la tente un soldat isolé ;
A toute heure, aujourd’hui, dans ce camp qu’il décime,
Assassin découvert, il marque une victime ;
Et ce sol, abhorré même des ennemis,
Semble un impur royaume à la peste soumis.
Non loin du camp s’élève une antique mosquée,