Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/179

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De l’un à l’autre lit parcourant l’intervalle,
Passent en promenant la civière fatale ;
Ils s’éloignent chargés de cadavres impurs ;
Dans la fosse béante, ouverte autour des murs,
Leurs mains vont enfouir ces dépouilles immondes,
Et des chiens affamés les meutes vagabondes,
Convives odieux par la peste nourris,
Exhument en hurlant ces horribles débris.
Mais la mort, poursuivant ses fureurs redoublées,
Aura bientôt rempli ces places dépeuplées ;
A l’œil du désespoir l’indomptable fléau
Déroule chaque jour un plus sombre tableau :
Autour de son chevet, qu’aucune main n’effleure,
L’homme demande en vain un homme qui le pleure ;
Quelquefois vous voyez des spectres affaiblis,
L’air morne et solennel, se dresser sur leurs lits,
Et du geste indiquant les angles de la salle,