Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/182

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Effleure des tombeaux les simulacres blancs ;
Alors si du Carmel, où veille la prière,
Tinte à coups mesurés la cloche hospitalière,
Si la brise, en passant sur le couvent latin,
Porte au camp dévasté ce murmure lointain,
Le soldat expirant, que trouble un dernier songe,
Recueille avec effroi le son qui se prolonge ;
Il retrouve, à la voix qui descend du Carmel,
Un confus souvenir du culte paternel,
Et croit qu’auprès de lui, sous ces tristes murailles,
Le lamentable airain sonne ses funérailles.


Non, généreux guerriers ! dans cet asile impur
Vous ne mourrez pas tous de ce trépas obscur !
La rage du fléau bientôt sera trompée :
Les uns vers le Delta périront par l’épée ;
D’autres, dans les hameaux de leur lointain pays,
Parleront du Thabor et de Ptolémaïs.