Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/185

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Au souffle du malade il mêlait son haleine,
Découvrait les tumeurs qui se cachent sous l’aine,
Et dans ce temple impur, dieu de la guérison,
Il promettait la vie en touchant le poison.


Alors sous les arceaux de la funèbre voûte
Retentit une voix que le silence écoute :
« Soldats, le monde entier contemple vos destins ;
La République a lu vos premiers bulletins :
Le Nil conquis par vous a roulé dans son onde
Les premiers cavaliers de l’Égypte et du monde.
Combattus par la soif et les déserts mouvans,
Vos bataillons vainqueurs ont reparu vivans ;
Le Jourdain prisonnier vous doit sa délivrance,
Et la voix du Thabor parle de notre France !
Ce lieu de tant d’exploits serait-il le cercueil ?
Si, veuve de ses fils, la République en deuil
Me demandait un jour : Qu’as-tu fait de l’armée ?