Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/197

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Volent ces artilleurs qui, prompts comme l’éclair,
Font rouler le canon sur ses ailes de fer ;
De sa bouche d’airain la mitraille vomie
Creuse de longs sillons dans la horde ennemie ;
A l’instant le canon, l’arsenal qui le suit,
L’artilleur cavalier, tout s’échappe, tout fuit ;
Sur la ligne où gronda la redoute enflammée,
L’ennemi n’atteint plus qu’une épaisse fumée,
Et vers un but lointain reprenant son essor,
Le canon voyageur tonne et s’envole encor.
El-Mohdi, ranimant ses timides peuplades,
S’écrie, en poursuivant les tonnerres nomades :
« Glorieux instrumens des célestes desseins,
Venez, fils du Désert, Arabes, Abyssins,
Voyez comme le plomb bondit sur ma poitrine !
Mon souffle éteint le feu, mon regard extermine ;
Répandu de mes mains, le sable que je tiens