Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/44

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C’est Murat ; dans les rangs d’un léger escadron
Jamais plus brave chef ne ceignit l’éperon ;
Des modernes combats dédaignant la tactique,
Il marche indépendant comme un guerrier antique,
Et souvent, loin des siens isolant ses exploits,
Provoque tout un camp du geste et de la voix ;
Partout on voit briller dans la poudreuse lice
Son casque théâtral, sa flottante pelisse ;
Ce costume pompeux qu’il revêt avec soin,
Comme un but éclatant le signale de loin,
Et debout dans le choc des luttes inégales,
On dirait qu’il a fait un pacte avec les balles.
Va ! les champs de bataille, où tu sèmes l’effroi,
Seront contre la mort un refuge pour toi !
C’est ainsi que, vingt ans, ta vie aventurière
Passera sous les feux de l’Europe guerrière,
Achille de la France ! Et le lâche destin
Réserve à ta poitrine un plomb napolitain !