Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/60

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Mais la belle oasis, comme une île sacrée,
Aux esclaves du Nil interdit son entrée,
Et le fier Mameluck, despote souverain,
De ce riche domaine exclut le pélerin.
C’est là que Mourad-Bey, sous de verts sycomores,
Au murmure éternel des fontaines sonores,
Sous de frais pavillons de cèdre et de santal,
Pare ses voluptés du luxe oriental.
Dans son divan pompeux le vent frais de l’Asie
Se glisse en agitant la verte jalousie ;
Sur le marbre poli d’un vaste corridor
Rampent, en longs anneaux, les arabesques d’or ;
L’iris, le basilic, la rose d’Idumée,
Forment de ses jardins la ceinture embaumée,
Et le frêle palmier de son large éventail
Ombrage avec amour les dômes du sérail.
Là, quittant sans témoins leurs tuniques de gaze,
Belles de nudité, les filles du Caucase,