Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/80

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Que l’Égypte est esclave et n’obéit qu’à nous.
Marchons, gloire aux Croyans et mort aux Infidèles ! »
Comme le vent de feu dont les immenses ailes,
Du mobile Désert tourmentant les vallons,
Précipitent l’arène en larges mamelons,
Ainsi des Musulmans l’impétueuse masse
Du Nil aux rangs chrétiens a dévoré l’espace.
On dit qu’au premier choc de ces fiers circoncis
Les vieux républicains pâlirent indécis !
Jamais dans l’Italie, aux glorieuses rives,
Ni les Germains couverts de cuirasses massives,
Ni des légers Hongrois les poudreux tourbillons,
N’avaient d’un pareil choc heurté nos bataillons.
La profonde colonne un instant ébranlée
Vit le fer de Mourad luire dans la mêlée ;
Mais à la voix des chefs déjà les vétérans
Sur la ligne rompue ont rétabli les rangs.