Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/98

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Et sur les rangs pressés des groupes circulaires
S’alonge pesamment le cou des dromadaires.
Tandis que nos guerriers, par de grands souvenirs,
D’une nuit de triomphe occupent les loisirs,
D’autres par pelotons, dans leur ronde assidue,
Explorent du Désert la muette étendue,
En visitent sans bruit les postes reculés,
Sous de vieux monumens dans la plaine isolés.
Le qui-vive perçant des rauques sentinelles
Résonne dans le creux des tombes éternelles ;
Près du mont de Chéops, un garde aventureux
Surgit comme un point noir de ces rocs ténébreux,
Où le Désert lui montre à sa blanche surface
Du sphinx monumental la gigantesque face ;
Et d’autres, pour veiller aux dangers de la nuit,
Errent sous les arceaux d’un vieux temple détruit ;
De loin on croirait voir des ombres fantastiques