Page:Œuvres de Blaise Pascal, I.djvu/27

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Jacqueline, il est assidu aux sermons de M. Singlin dans l’église de Port-Royal ; par l’intermédiaire de M. Guillebert il se met sous les conseils, sinon sous la direction, de M. de Rebours. D’autre part il a repris son rang dans les assemblées des savants ; au mois de septembre, Roberval se fait un honneur de défendre contre Valeriano Magni l’originalité et la portée des expériences de Rouen, et d’expliquer à Descartes, qui vient voir Pascal, le mécanisme de la machine arithmétique. Au mois d’octobre 1647 Pascal publie les Nouvelles expériences touchant le vide ; la lettre d’un des représentants les plus autorisés de la physique scolastique, le P. Noël, lui apporte l’occasion de préciser, à l’encontre d’une métaphysique surannée et désormais agonisante, la prudence et la clarté de la jeune méthode expérimentale : ses conclusions, déjà suggérées par le débat que les premières expériences avaient soulevé entre deux professeurs de Rouen, Jacob Pierius et Pierre Guiffart, fortifiées par l’opposition de Roberval à Descartes, trouvent leur expression dans un fragment de Préface que Pascal rédigea, probablement vers cette époque, en vue de son grand Traité sur le Vide. Au mois de novembre enfin, de tant de discussions confuses sur le vide et sur la matière subtile, sur la colonne d’air, sur l’attraction, sur la raréfaction ou sur la condensation, de la méditation des lettres de Torricelli à Ricci qui sont, comme l’expérience elle-même, l’impérissable fondement de la doctrine, une idée, agitée déjà en présence de Descartes et du P. Mersenne, se dégage avec une netteté toute particulière : Pascal dicte à Perier l’expérience que son beau-frère devait exécuter sur le Puy-de-Dôme dix mois plus tard.

Ce sera la même dualité au cours de l’année 1648. En mars ou avril Étienne Pascal s’associe à son fils pour ré-