A MONSEIGNEUR L'EMINENTISSIME CARDINAL DUC DE RICHELIEU APREZ LA COMEDIE[1].
3 avril 1639.
Ne vous estonnez point, incomparable Armand,
Si j'ay mal contenté vos yeux et vos oreilles ;
Mon esprit, agité de frayeurs sans pareilles,
Interdit à mon corps et voix et mouvement.
Mais pour me rendre icy capable de vous plaire,
Rappelez de l'exil mon misérable père.
C'est le bien que j'attends d'une insigne bonté ;
Sauvez cet innocent d'un péril manifeste.
Ainsi vous me rendrez l'entière liberté
De l'esprit et du corps, de la voix et du geste.
LETTRE DE JACQUELINE PASCAL A SON PÈRE.
Monsieur mon pere.
Il y a longtemps que je vous ay promis de ne vous point escrire si je ne vous envoyois des vers ; et n'ayant pas eu le loisir d'en faire (à cause de cette comédie dont je vous ay parlé), je ne vous ay point escrit il y a longtemps. A présent que j'en ay fait, je vous escris pour vous les envoyer, et pour vous faire le récit de l'affaire
- ↑ Voir plus haut les biographies d'Etienne Pascal (p. 9 sqq.) et de Jacqueline (p. 148).