Page:Œuvres de Blaise Pascal, I.djvu/296

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Essai s’était inspiré des idées de Desargues. Mais on savait aussi qu’il avait trouvé quelque chose de nouveau. Leibniz l’a déclaré * ; Desargues lui-même le reconnaît, disant qu’il attend pour donner la clef de certaines propositions le moment où « la démonstration de cette grande proposition, La Pascale, verra le jour » et ajoutant « que le dit Pascal peut dire que les 4 livres d’Apollonius sont bien un cas ou bien une conséquence de cette grande proposition dont j’ai laissé la glose à la liberté de l’auteur. » (Cité par Curabelle, l’un des ennemis de Desargues, dans son Examen des œuvres du sieur Desargues, 1644- Œuv. de Desargues, II, p. 387).

Le Lyonnais Girard Desargues (1593-1662) était venu s’installer à Paris, entre 1620 et 1630 probablement. Il se faisait distinguer par son mérite personnel et par ses grandes connaissances mathématiques, employant particulièrement ses soins « à soulager les travaux des artisans par la subtilité de ses inventions » (Baillet, La Vie de Descartes, I, p. 143). Il fréquentait l’académie libre de Mersenne et Le Pailleur; il connaissait d’ailleurs intimement Descartes-, et était très apprécié par Fermat ^

Quoique lié d’amitié avec les premiers savants de son temps, Desargues n’eut cependant pas avec eux des rapports scientifiques très étroits. Il se vantait de ne rien lire, de ne

1. Vide infra, XXIII, t. II, pp. 2i8etsqq. Cf. un passage de Leibniz cité par Poudra (OEuv. de Desargues, I, p. 23) : « Je crois que M. Descartes a eu raison de dire que le jeune Pascal, âgé de 16 ans lorsqu’il fit son traité des coniques, avait profité des pensées de M. des Argues; il me semble aussi que Pascal l’a reconnu lui-même. Cependant il faut avouer qu’il avait poussé les choses plus loin. »

2. Desargues prit la défense de Descartes dans plusieurs polémiques, en particulier dans la discussion sur la méthode de maximis et minimîs contre Fermat, Roberval et Etienne Pascal.

3. Cf. une lettre de Fermat à Mersenne (OEuv. de Fermat, II,. p. 186).