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au chancelier Séguier, toutes les difficultés auxquelles il eut à faire face pour réaliser son invention : insuccès du début, préjudices causés par les contrefacteurs, maladresse des ou- vriers. « Il n'y a, dit Tallemant des Réaux ^Historiettes, i88- 189), qu'un ouvrier à Rouen qui la sache faire (la machine arithmétique); encore faut-il que Pascal y soit présent. ».

L'invention de la machine arithmétique consacra la répu- tation scientifique du jeune Pascal et excita un intérêt géné- ral. Roberval en fit admirer une par Descartes lors de la vi- site que ce dernier rendit à Pascal en septembre 1647 (voir t. II, p. 43 la lettre de Jacqueline Pascal à Mme Perier), et Mersenne signala la découverte à Constantin Huygens (vide infra, t. II, p. 217). En i65o, Pascal offrit lui-même une de ses machines à la reine Christine de Suède (vide infra, t. ÏII, pp. 22-34) ; il en donna une aussi à Carcavi (vide infra, t. III, p. 377). Plus tard, en 1659, Christiaan Huygens voulut se procurer une « Pascaline ». (C'est ainsi que Bru- netti désigne la machine de Pascal dans une lettre adressée à Huygens : 6 août 1669, OEuv. de Huygens, H, p. 45 1)- Il fut mis en rapport, à cette occasion, avec Charles Belair, gentilhomme du duc de Luynes * qui se chargea de lui faire parvenir la machine d'un de ses amis par l'intermédiaire du libraire Petit (Voir dans les OEuvres de Huygens, tome H, la lettre de Belair du 4 juillet 1669, et les lettres suivantes). En même temps, pour faire patienter Huygens, Belair lui adressa une description de la machine de Pascal, description que nous reproduisons ci-dessous en appendice.

��I. M. de Belair mourut le 7 décembre lôSg. Nous empruntons aux Mémoires de Fontaine (Utrecht, 1756, t. II, p. 9) les lignes sui- vantes : « Il arriva fort à propos dans cette conjoncture [quand M. dé Luynes se proposa de construire un château à Vaumurier] que M. de Bel-air se mit sous la direction de M. Singlin qui, voyant cet homme d'une douceur achevée, et d'une vaste capacité pour la science, crut faire un grand présent à M. le duc de Luines, de le lui donner pour conduire ses ouvrages. »

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