Page:Œuvres de Blaise Pascal, I.djvu/411

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fait convenir de s’y présenter, et signer le desaveu et condamnation des propositions à luy imputées. En cas de continuation du différend plus avant, nous y mettrons la main plus avant pour prévenir la calomnie qui pourroit se reverser sur ceux qui nous représentent, et descrier notre charge et notre gouvernement, »

II. — Le second acte de la procédure consiste donc à demander une déclaration officielle à Saint-Ange. Celui-ci s’exécute d’assez mauvaise grâce, en renvoyant à la troisième partie de la Conduite du jugement naturel. Voici ses propres termes :

REPONCES AUX PROPOSITIONS QUE QUELQUES-UNS ONT FAIT DIRE A SAINT-ANGE, SOUS CE TITRE : PROPOSITIONS AVANCÉES EN DEUX CONFERENCES PARTICULIÈRES.

« Quoy que ces propositions ne soient pas recevables, n’ayant prêché, dogmatisé ni enseigné dans la ville de Rouen ; encore que ces mots : avancées en deux conférences particulières fassent plus de la moitié de ma justification, les entretiens particuliers, et surtout des personnes qui ne se sont jamais vues, passant plus tost pour des tentatives réciproques de la capacité d’un chacun que pour une profession de foy, et qu’on ne soit pas obligé de rendre raison en public de ce qui se fait en particulier ; il est toutefois glorieux et avantageux à un Prestre et l un Docteur de faire connoistre sa doctrine orthodoxe, et sur tout quand on y veut donner quelque atteinte comme il se voit maintenant ; c’est pourquoi j’ay cru estre obligé d’y repondre ; et à l’exemple de J.-C, qui, interrogé sur ses disciples et sur sa doctrine, renvoyé ses interrogateurs à ses disciples et à ce qu’il a enseigné publiquement : Ego polam locutus sum, je me suis persuadé de ne pouvoir faire une meilleure réponse aux propositions où l’on me fait parler, que parce que j’en ay publié le contraire dans mon livre, qui porte pour titre : Méditations theologiques, achevées d’imprimer avec appro-