Aller au contenu

Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/138

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

122 ŒUVRES

si vous ostez cet^ équilibre, qui est dans cette inégalité de surface, Fun monte et l'autre descend : pour exemple, si vous inclinez le tube en sorte que la surface du vif argent qui est dans le tube ne soit plus eslevée sur celle qui est dans la ^ cuvette [de] deux piedz trois poulces, le vif argent de la cuvette descend, et faict monter celuy qui est dans le tube. Cette response est commune à Peau d'environ 33 piedz.

Venons maintenant à l'expérience de la syringue. Nous avons monstre que dans Feau il y a de Fair, et partant l'air en peut estre séparé, et Fair espuré peut entrer en la syringue par ses pores, quand, par la traction du piston, celuy qui est dans les pores du verre est contraint de suivre; et ne pouvant suivre que tirant aprez soy Feau contigue, la serre contre le verre, dont les pores sont trop petits pour son passage, et la serrant, il en sépare et tire Fair qui le suit. La résistance qu'on ressent à la première séparation du piston, vient, et de Fair des pores qui n'est point encores dans le mouvement pour les quit- ter et suivre un corps qui le tire dans le verre, et de l'air qui est dans Feau, dont la séparation résiste au mouvement qui les sépare : la difficulté diminue peu à peu, ne restant plus que la seconde résistance. La main de l'ouvrier qui tire avec une tenaille le fil de fer par la filière, sent beaucoup plus de résistance au commence- ment qu'à la suitte : la raison phisique de cette difficulté est que ce qui repose est plus esloigné du mouvement que ce qui est desja dans le mouvement.

L'air qui est dans la syringue, subtil et mobille extrê- mement, est tousjours dans Fagitation par les esprits

��1. Man. : équilibre, ou qui est.

2. Man. : cuvette deux.

�� �