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Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/147

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PRÉFACE SUR LE TRAITÉ DU VIDE

enfin dans toutes celles qui ont pour principe, ou le faict simple, ou l’institution divine ou humaine, il faut necessairement recourir à leurs livres, puis que tout ce que l’on en peut sçavoir y est contenu : d’où il est evident que l’on peut en avoir la connoissance entiere, et qu’il n’est pas possible d’y rien adjouster.

S’il s’agit de sçavoir qui fut le premier roy des François ; en quel lieu les geographes placent le premier meridien ; quels mots sont usités dans une langue morte, et toutes les choses de cette nature, quels autres moyens que les livres pourroient nous y conduire ? Et qui pourra rien adjouster de nouveau à ce qu’ils nous en apprennent, puisqu’on ne veut sçavoir que ce qu’ils contiennent ? C’est l’authorité seule qui nous en peut esclaircir. Mais où cette authorité a la principale force, c’est dans la theologie, parce qu’elle y est inseparable de la vérité, et que nous ne la connoissons que par elle : de sorte que pour donner la certitude entiere des matieres les plus incomprehensibles à la raison, il suffit de les faire voir dans les livres sacrés (comme, pour montrer l’incertitude des choses les plus vraysemblables, il faut seulement faire voir qu’elles n’y sont pas comprises) ; par ce que ses principes sont au dessus de la nature et de la raison, et que, l’esprit de l’homme estant trop foible pour y arriver par ses propres efforts, il ne peut parvenir à ces hautes intelligences s’il n’y est porté par une force toute puissante et surnaturelle.

Il n’en est pas de mesme des subjets qui tombent