Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/169

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LETTRE DE MONSIEUR PASCAL JEUNE A MONSIEUR PERIER. DU i5 NOVEMBRE 1647

Monsieur, Je n'interromprois pas le travail continuel, où vos emplois vous engagent\ pour vous entretenir de Méditations Physiques, si je ne sçavois qu'elles serviront à vous délasser en vos heures de relasche, et qu'au lieu que d'autres en seroient embarrassez, vous en aurez du divertissement. J'en faits d'autant moins de difficulté, que je sçay le plaisir que vous recevez en cette sorte d'entretien. Gelui-cy ne sera qu'une continuation de ceux que nous avons eus ensemble touchant le Vuide. Vous sçavez quel sentiment les Philosophes ont eu sur ce sujet : Tous ont tenu pour maxime, que la nature abhorre le Vuide ; et presque tous, passant plus avant, ont soustenu qu'elle ne peut l'admettre, et qu'elle se destruiroit elle-mesme plustost que de le souffrir. Ainsi les Opinions ont esté divisées ; les uns se sont contentez de dire qu'elle Tabhorroit seulement,

��I. Florin Perier était « gênerai conseiller en la Cour des Aides » de Clermont. Il avait été, le i^i- janvier 1647, ^^^ échevin de la ville pour la paroisse S^-Genès. Enfin il avait reçu, au commence- ment de l'automne, « une commission du roy avec M"" Phelipeaux, intendant de la justice en Bourbonnois » (Voir les documents pu- bliés par Elie Jaloustre dans sa Réponse à une accusation de faux contre Pascal, Extrait du Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, n» 3 Avril-Mai 1907, p. 4 et 7).

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