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PREMIÈRE NARRATION DE ROBERVAL SUR LE VIDE

compliquées qu'on lui a imposées; ses rares sorties paraissent réservées aux sermons de M. Singlin et aux entretiens avec M. Rebours, autant au moins qu'aux réunions de savants dont le P. Mersenne et Roberval étaient le centre.

Pourtant Pierre Petit avait rapporté à Paris le succès de l'expérience de Rouen ; les nouvelles expériences que Pascal avait exposées dans les conférences de Rouen étaient connues. Mersenne écrit dans les Reflectiones physico-mathematicœ qu'il est alors en train de rédiger : « Omitto caetera quae mediteris, ut jam aliud consideremus notatu dignissimum : nempe idem aquæ, aut cuivis alteri liquido, quod mercurio, contingere, quoties cylindrus liquidus tantæ fuerit altitudinis ut cylindro prædicto mercuriali æquiponderet, ut a Glarissimo viro D. Paschal observatum[1] . » Les problèmes théoriques que les expériences de Galilée et Torricelli avaient soulevés, et dont l'attention avait été détournée par l'insuccès des expériences du P. Mersenne[2], se posent de nouveau avec acuité.

Ces problèmes divers, il est essentiel de les démêler avec netteté. Gassendi les a énumérés dans une sorte de questionnaire qu'il rédigea sitôt qu'il eut été informé par Adrien Auzoult des découvertes de Pascal : « Nunc, quia res celebris evadit, ac nemo non passim requirit : Primum, illudne spatium, quod post defluxum hydrargyri (adde et aquæ) supra altitudinem remanet, purum putum sit : inane, seu vacuum? Deinde, cujus modicumque Inane hoc sit, qui fieri possit, ut natura quæ alias videtur tantopere Inane abhorrere, ipsum patiatur? Tertio, quâ vi fiât, ut hydrargyrus, ne totus effluat, cohibeatur, et ad certam semper altitudinem (uti et ipsa aqua) consistat ? Postremo, unde sit impetus, quo sive aër, sive aqua, ubi orificium tubi ad confiniuni usque aëris, aut aquæ

  1. Ch. iv, p. 91.
  2. Vide infra, p. 167, la lettre où Descartes reproche au P. Mersenne de lui avoir laissé ignorer pendant quatre ans l'Expérience du Vide.