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Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/312

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ŒUVRES

��De Merecke, le 21 de mars 16 48.

��« L'on m'escrit de Paris que l'on descouvre qu'il n'y a plus de vuide en la Nature. J'attends d'en estre assuré par vous ou par M. de Roberval... A nostre retour à Varsovie je vous manderay ce que le Père Valerian pensera sur l'expérience de la Vessie. Je m'imagine que c'est par ce moyen, qu'on aura descouvert, que le peu d'air qui peut s'atacher en quelque façon aux corps se raréfie, sufisemment pour remplir ce qu'on croyait vuide, mais pourtant avec grand contrainte K »

Quant aux controverses que souleva l'interprétation de l'expé- rience, elles nous sont connues par la correspondance du P. Mer- senne avec les Huygens. Le 6 avril, Constantyn Huygens écrit à Mersenne ^: « Ne laissez pas de pousser le jeune Pascal à nous donner le corps, dont il nous a faict veoir le squelette. Il faut tenir la main à pénétrer tout ce mystère de l'Argent vif descen- dant au tube. Mais croyez-moy qu'à la fin il n'y aura que les phénomènes de M. Descartes qui en viendront nettement à bout. Tout autre principe m'est trop grossier, depuis que j'ay gousté ses fondemens desquels j'ay accoustumé de dire le proverbe italien : Si non e vero bene trovato. » Mais quel- ques jours après Christiaan Huygens, en réfléchissant à l'expé- rience de la Vessie, est conduit à l'explication de Roberval : « C'est une belle expérience que celle de la vessie dans le Vuide que vous avez communiquée à mon Père, mais je ne doute point que ceux qui l'ont faite, avant que d'en voir l'efTect, en ayent bien sceu la cause qui est l'air qui est resté dans la vessie, qui est contraint de se dilater pour estre esgale- ment distribué par tout l'espace vuide tant qu'il est possible. Je vous prie que quand vous en aurez fait d'autres de la

��I. Bihl. nat., nouv. acq. fr. 6204, f*' 205.

3. Bibl. nat., nouv. acq. fr. 6206, î° 3i, et Œuvres de Christiaan Huygens, 1889, t. II, p. 564.

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