RELATION DE L*EX.PERIENGE DU PU Y DE DOME 333
Premièrement, je versay dans un vaisseau seize livres de vif argent, que j'avois rectifié durant les trois jours prece- dans ; et ayant pris deux tuyaux de verre de pareille gros- seur, et longs de quatre pieds chacun, seellés hermétique- ment par un bout et ouverts par l'autre, je fis, en chacun d'iceux, l'expérience ordinaire du Vuide dans ce mesme vaisseau, et ayant approché et joint les deux tuyaux l'un contre l'autre, sans les tirer hors de leur vaisseau, il se trouva que le vif-argent qui estoit resté en chacun d'eux estoit à mesme niveau, et qu'il y en avoit en chacun d'eux, au dessus de la superficie de celuy du vaisseau, vingt-six poulces trois lignes et demie'. Je refis cette expérience dans ce mesme lieu, dans les deux mesmes tuyaux, avec le mesme vif argent et dans le mesme vaisseau deux au- tres fois, il se trouva tousjours que le vif-argent des deux tuyaux estoit à mesme niveau et en la mesme hauteur que la première fois.
Cela faict, j'arrestay à demeure l'un de ces deux tuyaux sur son vaisseau en expérience continuelle : Je marquay au verre la hauteur du vif-argent, et, ayant laissé ce tuyau en sa mesme place, je priay le R. Père Chastin, l'un des Religieux de la maison, homme aussi pieux que ca- pable, et qui raisonne très bien en ces matières, de pren- dre la peine d'y observer, de moment en moment, pen- dant toute la journée, s'il y arriveroit du changement. Et avec l'autre tuyau, et une partie de ce mesme vif-ar- gent, je fus, avec tous ces Messieurs faire les mesmes expériences, au haut du Puy de Domme, eslevé au dessus des Minimes environ de 5oo. toises, où il se trouva qu'il ne restât plus dans ce tuyau que la hauteur de vingt-trois poulces deux lignes de vif argent ', au lieu qu'il s'en estoit
I. En marge (Ed. IÔ63): 2 pied?, 2 pouces, 3 lignes et demie.
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