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ŒUVRES

Cette lettre lui ayant esté envoyée par l’entremise de Monsieur Desnoyers, Secrétaire des commandemens de la Reyne de Pologne, homme très sçavant et très digne de la place qu’il tient auprès de cette grande princesse[1], ce bon Père n’y fit aucune responce[2] et se désista de cette prétention, de sorte qu’on n’en a plus ouy parler depuis[3].


    qu’en Juillet de la présente année, ce qui est escrit et fait en France neuf mois auparavant, pendant lesquels on en pourroit avoir porté les nouvelles à la Chine. Et vray-semblablement, si ce bon Père en eust esté plustost adverty, ou l’eust appris en Italie, il n’auroit pas esté si long-temps à s’esclaircir de cette expérience, et à la divulguer. Voicy donc, termine Dominicy, ce qu’il en a dit en Latin, pour n’altérer point ses pensées par une traduction Françoise. »

  1. « Cette grande princesse » fut, comme on sait, une amie fervente de Port-Royal en correspondance continue avec la Mère Angélique (Voir le Nécrologe de 1723, p. 188, et Sainte-Beuve, Port-Royal, 5e édit., t. II, p. 208-211).
  2. Cette réponse existait pourtant, et elle eût été la meilleure justification de Pascal. Il est sur qu’elle a été envoyée à Mersenne ; elle figure dans un recueil imprimé de la Bibliothèque des Minimes. Mais il est fort possible que le recueil ne soit arrivé à Paris qu’après la mort de Mersenne. (Voir la lettre d’Hevelius du 31 août 1648, infra, p. 507, n. 1). En tout cas il paraît bien que la lettre n’a pas été connue dans l’entourage direct de Mersenne ; il est à noter, en effet, que dans l’une des dernières lettres que Mersenne a pu recevoir, l’ami intime de Pascal, Adrien Auzoult lui écrivait (Bibl. Nat. nouv. acq. fr. 6 204, f° 356) : « Mon Père, obligez moy de… me mander quelles nouvelles M. Roberval a eu du voleur de Pologne. » Post-Scriptum d’une lettre datée d’Azé (Azay-le-Rideau), le 21 août 1648 ; Mersenne est mort le 1er septembre. — Nos lecteurs trouveront la Reponse de Valeriano Magni dans un Appendice, infra p. 503.
  3. L’année suivante, le P. Valeriano Magni, à la suite de la publication de son livre sur la conversion du prince Ernest, landgrave de Hesse Rheinsfeld (Acta Rheinsfeldentia, Cologne, 1652) s’engagera dans une violente querelle avec les Jésuites. Pascal entendra parler alors du P. Valeriano Magni ; il recueillera dans la Quinzième Provinciale l’apostrophe de Magni à l’un de ses adversaires : Mentiris impudentissime.