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FRAGMENTS DU TRAITÉ DU VIDE DE PASCAL

de ses periodes ; et pour l’ordinaire, il est entre les deux, plus proche quelquefois de l’un, et quelquefois de l’autre ; parce qu’il arrive aussi rarement que l’Air soit entierement déchargé ou chargé à l’excez, et que pour l’ordinaire il l’est mediocrement, tantost plus, tantost moins.

3. Ces vicissitudes sont sans regles dans les changemens du mercure aussi bien que dans l’Air : de sorte que quelquefois d’un quart d’heure à l’autre, il y a grande difference, et quelques fois durant quatre ou cinq jours il y en a tres peu.

4. La saison où le mercure est le plus haut pour l’ordinaire est l’Hyver. Celle où d’ordinaire il est le plus bas est l’Esté. Où il est le moins variable est aux Solstices ; Et où il est le plus variable, est aux Equinoxes.

Ce n’est pas que le mercure ne soit quelquefois haut en Esté, bas en Hyver, inconstant aux Solstices, constant aux Equinoxes ; car il n’y a point de regle certaine ; mais, pour l’ordinaire, la chose est comme nous l’avons dite, parce qu’aussi, pour l’ordinaire, quoy que non pas toûjours, l’Air est le plus chargé en Hyver, le moins en Esté, le plus inconstant en Mars et en Septembre, et le plus constant aux Equinoxes.

5. Il arrive aussi, pour l’ordinaire, que le mercure baisse quand il fait beau temps, qu’il hausse quand le temps devient froid ou chargé ; mais cela n’est pas infaillible ; car il hausse quelquefois quand le temps s’embellit, et il baisse quelquefois quand le temps se couvre, parce qu’il arrive quelquefois,