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devoit pas vous en faire un récit plus exact à sa pre- mière commodité. Je ne vous parleray donc icy que de la conséquence que j'en tire, qui est^ que sa fin est si chrestienne, si heureuse, si sainte et si souhai- table qu'après^ ceux qui sont intéressés par les senti- ments de la nature, il n'y a point de chrestien qui ne s'en doive rejouir ^

Sur ce grand fondement, je vous commenceray ce que j'ay à dire par un discours bien^ consolatif à ceux qui ont assez de liberté d'esprit pour le conce- voir au fort de la douleur. C'est que nous devons chercher la consolation à nos maux, non pas dans nous-mesmes, non pas dans les hommes, non pas dans tout ce qui est créé; mais dans Dieu^ Et la

��1. La ligne suivante est une leçon précieuse de O, que nous retrou- vons dans le recueil de M. Gazier. Les autres manuscrits donnent : V qui est qu'ostés ceux qui sont... »

2. O et G les personnes intéressées, qui semble être une correction faite en vue d'éviter la multiplicité des que et des gui.

3. Cf. la Lettre de M. Singlin écrite à Port-Royal au lendemain de la mort de Jacqueline Pascal ; « Je n'en suis touché que pour l'amour de vous. Car pour elle on s'en doit réjouir; et pour moi, je ne m'en dois pas attrister. « Apud Recueil d'Utrecht, 17^0, p. 3i3.

4. Consolant, dans O et dans G. — Consolatif me paraît être la vraie leçon, autorisée par Pascal lui-même (Lettre à Mademoiselle de Roannez, I olim 9, Pensées et Opuscules, in-i6, 4* édit,, 1907, p. 209) et par un passage de Molière, cité dans le dictionnaire de Littré : «Je suis homme consolatif, homme à m'intéresser aux affaires des jeunes gens. » (Fourberies de Scapin. I, 2.)

5. Dans l'édition des Pensées de 1670 cette phrase a été remaniée de la façon suivante pour servir d'introduction au Titre XXX : « Quand nous sommes dans l'affliction à cause de la mort de quelque personne pour qui nous avions de l'affection, ou pour quelqu'autre malheur qui nous arrive, nous ne devons pas chercher de la consolation dans nous-mesmes, ny dans les hommes, ny dans tout ce qui est créé ;. mais nous la devons chercher en Dieu seul. »

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