Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/581

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Saint Augustin nous apprend[1] qu’il y a dans chaque homme un serpent, une Eve et un Adam. Le serpent sont les sens et notre nature ; l’Eve est l’appétit concuspiscible, et l’Adam est la raison.

La nature nous tente continuellement, l’appetit concupiscible desire souvent ; mais le péché n’est pas achevé, si la raison ne consent. Laissons donc agir ce serpent et cette Eve, si nous ne pouvons l’empescher ; mais prions Dieu que sa grace fortifie tellement notre Adam qu’il demeure victorieux ; et que Jésus-Christ en soit vainqueur, et qu’il règne éternellement en nous. Amen.




  1. Comme l’a montré Ernest Havet, ce passage se réfère aux allégories développées dans le second livre du traité de Genesi advenus Manichæos.