Aller au contenu

Page:Œuvres de Blaise Pascal, III.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
233
TRAITÉ DE LA PESANTEUR DE LA MASSE DE L’AIR

exemple, que deux corps polis sont plus difficilles à desunir en un vallon que sur une montagne, etc.

Or, comme 500. toises d’élevation causent quatre pieds trois poulces de difference à la hauteur de l’eau, les moindres hauteurs font de moindres differences à proportion ; sçavoir, 100. toises, environ dix poulces ; 20. toises, environ deux poulces, etc.

L’instrument le plus propre pour observer toutes ces variations est un tuyau de verre bouché par en haut, recourbé par en bas, de trois ou quatre pieds de haut, auquel on cole une bande de papier, divisée par poulce et lignes ; car, si on le remplit de vif argent, on verra qu’il tombera en partie, et qu’il demeurera suspendu en partie ; et on pourra remarquer exactement le degré auquel il sera suspendu ; et il sera facile d’observer les variations qui y arriveront de la part des charges de l’Air, par les changements du temps, et celles qui y arriveront en le portant en un lieu plus élevé ; car en le laissant en un mesme lieu, on verra que, à mesure que le temps changera, il haussera et baissera ; et on remarquera qu’il sera plus haut en un temps qu’en un autre, d’un poulce six lignes, qui répondent precisément à un pied huit poulces d’eau, que nous avons donné dans l’autre Chapitre, pour la difference qui arrive de la part du temps.

Et, en le portant du pied d’une montagne jusques sur son sommet, on verra que, quand on sera monté de dix toises, il sera baissé de prés d’une ligne ; quand on sera monté de vingt toises, il sera baissé de deux