Page:Œuvres de Blaise Pascal, III.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
251
TRAITÉ DE LA PESANTEUR DE LA MASSE DE L’AIR

mais auquel elle conserve precisément le mesme poids que l’eau à 31. pieds de haut.

Et comme il n’y auroit rien de plus aisé que de supputer combien l’eau qui environneroit toute la terre à 31. pieds de haut peseroit de livres, et qu’un enfant qui sçait l’Addition et la Soustraction le pourroit faire, on trouveroit, par le mesme moyen, combien tout l’Air de la nature pese de livres, puisque c’est la mesme chose ; et si on en fait l’épreuve, on trouvera qu’il pese à peu prés huit millions de millions de millions de livres.

J’ay voulu avoir ce plaisir, et j’en ai fait le compte en cette sorte.

J’ay supposé que le Diametre d’un cercle est à sa circonference, comme 7. à 22.

J’ay supposé que le Diametre d’une Sphere estant multiplié par la circonference de son grand cercle, le produit est le contenu de la superficie Spherique.

Nous sçavons qu’on a divisé le tour de la terre en 360. degrez. Cette division a esté volontaire ; car on l’eust divisée en plus ou moins si on eust voulu, aussi bien que les cercles celestes.

On a trouvé que chacun de ces degrez contient 50 000. toises.

Les lieuës autour de Paris sont de 2 500. toises ; et, par conséquent, il y a 20. lieuës au degré : d’autres en comptent 26. mais aussi ils ne mettent que 2 000. toises à la lieuë ; ce qui revient à la mesme chose.

Chaque toise a 6. pieds.