Page:Œuvres de Blaise Pascal, III.djvu/312

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l’année, car Pascal n’y fait pas mention du Triangle arithmétique, dont l’étude fut, à partir du mois de juin, l’une de ses principales préoccupations et qui devint la base de ses travaux sur le calcul des probabilités.

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Quelle est l'Academia Parisiensis à laquelle Pascal adresse sa Dédicace? Le nom d’Académie parisienne était parfois donné à l’assemblée des écoles publiques (vide supra, t. II, p. 298); mais, dans le cas présent, il paraît s’appliquer à une Académie privée, peut-être à celle qui est mentionnée par plusieurs contemporains sous le nom d’Académie de M. de Montmor. On sait que les amis de Mersenne avaient constitué une sorte d’Académie libre qui tenait des séances hebdomadaires. Après la mort de Mersenne, on continua à se réunir chez Le Pailleur (vide supra, 1. 1, p. 169). Mais Le Pailleur, à son tour, mourut en i65i. On peut présumer que les amis de Mersenne ne cessèrent pas de se rencontrer les années suivantes : toutefois c’est bien une académie nouvelle que fonda M. de Montmor en 1653 ou 1654. En 1653 Gassendi vint habiter Paris et il demeura jusqu’à sa mort (1655) chez M. de Montmor, maître des requêtes ; la présence de Gassendi chez lui fut sans doute une des raisons qui déterminèrent Montmor à créer une académie ; mais, si l’on en croit Huet, il aurait eu aussi un autre motif. Montmor, dit Huet (Mémoires, Trad. Nisard, p. 106) « réunissait chez lui, un jour par semaine, un grand nombre de savants qui se communiquaient les uns les autres leurs doctes et utiles remarques sur la philosophie naturelle. L’honneur de cette assemblée était P. Gassendi. Quoiqu’il demeurât avec Montmor qui paraissait être un de ses partisans et qui louait la doctrine d’Epicure, Montmor ne laissait pas d’être en secret favorable à Descartes dont Gassendi était l’adversaire déclaré, et on croyait qu’il n’avait fondé chez lui cette réunion de philosophes que pour familiariser leur esprit avec la doctrine de Descartes et les amener