Page:Œuvres de Blaise Pascal, III.djvu/404

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seconde de mesme ; ceux de la troisiesme de mesme.

Mais ensuite ceux de la quatriesme diminuent ; ceux de la cinquiesme, etc. Ce qui est étrange.

Je n’ay pas le temps de vous envoyer la démonstration d’une difficulté qui étonnoit fort M...[1] car il a très bon esprit, mais il n’est pas géomètre (c’est, comme vous sçavez, un grand défaut) et mesme il ne comprend pas qu’une ligne mathématique soit divisible à l'infini et croit fort bien entendre qu’elle est composée de points en nombre fini, et jamais je n’ay pu l’en tirer. Si vous pouviez le faire, on le rendroit parfait.

Il me disoit donc qu’il avoit trouvé fausseté dans les nombres par cette raison :

Si on entreprend de faire un six avec un dé, il y a advantage de l’entreprendre en 4, comme de 671 à 625.

Si on entreprend de faire Sonnez avec deux dez, il y a desadvantage de l’entreprendre en 24.

Et neantmoins 24 est à 36 (qui est le nombre des

  1. Le nom est en blanc dans le texte des Varia Opéra. Mais il s’agit probablement du chevalier de Méré qui avait fourni à Pascal l’énoncé du problème des dés. Dans la lettre adressée à Pascal qui nous a été conservée (voir supra, p. 877 et note 2), le Chevalier engage une longue discussion contre la divisibilité à l’infini, et il dit à Pascal : « Vous demeurerez toujours dans les erreurs où les fausses démonstrations de la Géométrie vous ont jette, et je ne vous croiray point tout-à-fait guéri des mathématiques tant que vous soutiendrez que ces petits corps dont nous disputâmes l’autre jour se peuvent diviser jusques à l’infini.» Œuvres, t. II, 1712, p. 60).