M. Brunschvicg garde ainsi la responsabilité de l’édition ; mais, pour ces huit volumes, le travail et le mérite de l’exécution reviennent à peu près entièrement, d’une part à M. Pierre Boutroux qui a édité l’œuvre mathématique de cette période, d’autre part à M. Félix Gazier qui a eu, pour tout le reste des écrits et des documents, la charge de procurer le texte et le commentaire.
Afin de réaliser intégralement notre plan, nous avons
dû reprendre l’édition, en partie posthume, que Prosper Faugère
avait donnée des Provinciales, et qui apportait à l’éclaircissement
du texte tant de renseignements importants[1]. Notre conception
nous obligeait en effet à présenter les Provinciales telles qu’elles
ont apparu à leurs premiers lecteurs ; il fallait donc publier à
part chaque Provinciale, avec une introduction spéciale. En
outre, il fallait pouvoir, quand il y avait lieu, insérer entre
deux Provinciales un fragment de lettre écrite par Pascal à
M. et à Mlle de Rouannez, ou une lettre de Jacqueline sur le
miracle de la Sainte-Épine. De même, en 1658, le fait
qu’entre certains des Écrits des Curés de Paris auxquels
Pascal collabora (et il nous paraît y avoir des indices suffisants
pour délimiter sa part de collaboration), se trouvent insérées
les premières pièces relatives au concours de la Roulette, manifestera l’exaltation d’activité dont Pascal fit preuve au cours de cette année 1658, et qui acheva sans doute de ruiner sa santé[2].
Plus d’une difficulté devait nous arrêter dans l’établisse-
- ↑ On sait que pour l’établissement de son texte Faugère s’était appuyé sur un manuscrit qu’il avait acquis en 1850 à la vente Rousselin de Saint Albin et que l’on croyait reproduire un texte corrigé par Pascal en vue d’une édition nouvelle des Provinciales. L’hypothèse est aujourd’hui abandonnée.
- ↑ Vide la Vie de Pascal par Mme Perier, supra T. I, p. 82.