Page:Œuvres de Blaise Pascal, IV.djvu/234

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Je le quittay après cette instruction, et bien glorieux de sçavoir le nœud de l’affaire, je fus trouver Monsieur N. qui se porte de mieux en mieux, et qui eut assez de santé pour me conduire chez son beau-frere qui est Janseniste s’il y en[1]eust jamais, et pourtant fort bon homme. Pour en estre mieux receu, je feignis d’estre fort des siens, et luy dis. Seroit-il[2]bien possible que la Sorbonne introduisit dans l’Eglise cette erreur, que tous les justes ont tousjours le pouvoir d’accomplir les Commandemens ? Comment parlez-vous, me dit mon Docteur, appellez-vous erreur un sentiment si Catholique, et que les seuls Lutheriens et Calvinistes combattent. Et quoy luy dis-je, n’est-ce pas vostre opinion. Non, me dit-il, nous l’anathematisons comme heretique, et impie. Surpris de cette response, je connus bien que j’avois trop fait le Janseniste, comme j’avois


Nec plura ego, de quæstionis statu probe, ut mihi videbar, edoctus, alacer et gestiens ab illo discessi. Inde ad amicum N. continuò : is in dies consanescit. ltaque simul ad uxoris suse fratrem perreximus : virum, si quisquam alius, Jansenistam ; optimum tamen. Huic quò me magis insinuarem, Jansenianum me assimulo. Itáne, inquam, Sorbonæ decreto in Ecclesiam invehetur tantus hîc error : Justis nunquam deesse implendæ divinœ legis potestatem ? Quem tu, inquit, errorem narras ? Hoccine erroneum dicis quod soli cum Lutherianis Calvinistæ negant ? Tum ego : An tu, inquam, non ita sentis ? Bona verba, inquit : imô verò hune sensum tanquam hæreticum et impium ejuro et execror. Hâc ora-

  1. A2B. [eut].
  2. P. bien, manque.