Page:Œuvres de Blaise Pascal, IV.djvu/244

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Voila qui va bien, leur dis-je à mon tour : mais selon vous les Jansenistes sont Catholiques, et Monsieur le Moine heretique : Car les Jansenistes disent que les justes ont le pouvoir de prier, mais qu’il faut pourtant une grace efficace, et c’est ce que vous approuvez. Et Monsieur le Moine dit que les justes prient sans grace efficace, et c’est ce que vous condamnez. Ouy dirent-ils, mais[1]Monsieur le Moine appelle ce pouvoir, pouvoir prochain.

[2]Mais quoy, mes Peres, leur dis-je, c’est se joüer des paroles de dire, que vous estes d’accord à cause des termes communs dont vous usez, quand vous estes contraires dans le sens. Mes Peres ne répondent rien, et sur cela mon disciple de Monsieur le


Tum ego vicissim : Bellissimè, retuli, bellissimè. At ex vobis, ut video, Jansenistæ catholici, Doctor Moynius hæreticus. Illi omnibus justis orandi potestatem concedunt, necessariam tamen esse contendunt gratiam efficacem : id vobis catholica fides est. Hic autem gratiam efficacem justis ad orandum necessariam negat : id vobis hæresis est. Rectè, inquiunt ; sed potestatem orandi quam omnes, etiam Jansenistæ justis concedunt, nos proximam cum Moynio appellamus ; Jansenistæ non item.

Hic ego : Placet igitur vobis sic nos in verbulo ludificari ? Hæccine est illa consensio quam obtenditis ? Eamdem utrique vocem usurpatis, audio : at in sensu vocis diffidetis. O præclarum concentum ! Nil illi contrà retulerunt. Interea ecce

  1. P’A.2. Monsieur le Moine [et nous appellons] ; B. mais [nous sommes d’accord avec] M. le Moine, [en ce que nous appellons prochain aussi bien que luy le pouvoir que les justes ont de prier, ce que ne font pas les Jansenistes]. — La suite des idées semble en effet exiger une modification du texte primitif.
  2. A2B. Mais, manque.