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��LETTRE DE MYLON A PASCAL

A Paris, le 27^3^6 Décembre i658.

Monsieur*, J'ay veu toujours avec beaucoup de joye les belles cho- ses dont vous enrichissez la Géométrie. J'en ay conceu pour vous une estime que je ne vous puis exprimer. Je n'aurais pas à présent troublé le repos de vostre solitude pour vous le tesmoigner si, ayant leu aujourd'huy les imprimez nouveaux de la roulette avec Monsieur de Car- cavi, et vostre démonstration More Veterum de l'égalité de la spirale et d'une parabole^, il ne me fust échu une pensée que je n'ose appeler démonstration avant que de vous la présenter pour en avoir vostre jugement. Je vous supplie donc de prendre la peine de l'examiner. J'espère que vous me ferez bien cette faveur qui ne sera pas la pre- mière de cette nature, car je vous dois remercier de la belle manière dont vous me fistes voir la faute qui estoit dans un que je vous avois envoyé touchant les quadra- tures des perles paraboliques et cubiques de M"" Sluse, ce qui me donna occasion d'en trouver une démonstration véritable^ et que vous jugeastes estre légitime. Ce que je

1. L'original de cette lettre et de l'écrit qu'elle accompagne est collé dans l'exemplaire des traités mathématiques de Pascal qui avait appartenu au Père Guerrier (Bibliothèque Nationale, Imprimés, Ré- serve, V. 859). Le premier recueil manuscrit du Père Guerrier donne une copie de la lettre, p. cxxiv. La démonstration proposée par Mylon, et le résultat même qu'il énonce, sont inexacts.

2. Vide supra T. VIII, p. 2^7 sqq.

3. Cette démonstration fut communiquée par Mylon à Huygens. Elle a été reproduite dans les OEuvres de Huygens, T. II, p. 387 : « La

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