Page:Œuvres de Blaise Pascal, IX.djvu/223

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LETTRE DE A. DETTONVILLE A M. HUGGUENS DEZUfJCHEM 203

temps à vous faire réponse sur le Pascalin, parce que pour le faire exactement je Youlois avoir celle de Monsieur Petit à la lettre que je luy en avois écrite du lieu où je suis à la cam- pagne. Il m'a mandé qu'il y a plus de deux mois qu'il l'avoit mis entre les mains de l'homme^ de Monsieur Elzevier, pour le luy envoyer. Ainsy Monsieur Elzevier en doit maintenant sçavoir des nouvelles, et apparament l'aura-t'il maintenant receu, ou est sur le point de le recevoir. Pour la personne à qui Monsieur Pascal a fait autrefois ce beau présent, et qui est une des premières en mérite que nous ayons en France, je scay, Monsieur, qu'elle vous honore parfaitement, et qu'elle a pour vous une estime toute particulière. Elle m'a chargé de vous dire que vous pouvez retenir cet instrument autant de temps qu'il vous plaira, soit pour le faire voir à vos amis, soit pour en faire faire de semblables ; et que quand vous en aurez disposé ainsy en toute liberté, il n'y aura qu'à le ren- voyer par la mesme voye de Monsieur le Petit.

« Il y a quelques mois que je n'ay veu Monsieur d'Etonville, parce que je n'ay pas esté à Paris : mais j'en ay sceu souvent, et encore aujourd'huy des nouvelles, qui portent que sa santé se fortifie de jour en jour. Je vas demain à Paris pour un voyage d'un ou de deux mois assez loin d'icy. Je luy montre- ray ce qui le regarde de vostre lettre, et je puis vous dire, principalement à cause de mon absence, que vous pouvez luy escrire en addressant vos lettres, si vous n'avez point d'autre addresse, à Monsieur Pascal pour les luy faire tenir, et sur une autre enveloppe mettre à Monsieur le Petit Marchand libraire rue S^-Jacques à la Croix d'or à Paris'-.

« Je suis avec tout le respect et la passion que je doibs, « Monsieur,

« vostre très humble et très obéissant serviteur, « Du Gast. »

1. Charles Angot, correspondant d'Elzévier à Paris.

2. Après la mort de Pascal, Huygens renvoya au libraire Petit la machine qui lui avait été confiée (voir la lettre du 3i août 1662, dans les Œuvres de Huygens, T. IV, p. 21 3).

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