Aller au contenu

Page:Œuvres de Blaise Pascal, IX.djvu/294

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

274 OEUVRES

sieurs objets particuliers que chacun suit pour y arriver, et qui, ayant la force de nous plaire, sont aussi forts, quoy que pernicieux en effet, pour faire agir la volonté, que s'ils faisoient son véritable bon- heur.

Voylà pour ce qui regarde les puissances qui nous portent à consentir. Mais pour les qualitez des cho- ses que nous devons persuader, elles sont bien di- verses. Les unes se tirent, par une conséquence nécessaire, des principes communs et des veritez avouées. Celles là peuvent estre infailliblement per- suadées ; car, en monstrant le rapport qu'elles ont avec les principes accordez, il y a une nécessité iné- vitable de convaincre, et il est impossible qu'elles ne soient pas receues dans lame des qu'on a pu les en- rôler à ces veritez qu'elle a déjà admises. Il y en a qui ont une union étroite avec les objets de nostre satisfaction ; et celles là sont encore receues avec certitude, caraussy tost qu'on fait apercevoir à l'ame qu'une chose peut la conduire à ce qu'elle ayme sou- verainement, il est inévitable qu'elle ne s'y porte avec joye. Mais celles qui ont cette liaison tout en- semble, et avec les veritez avouées, et avec les désirs du cœur, sont si seures de leur effet, qu'il n'y a rien qui le soit davantage dans la nature. Comme au contraire ce qui n'a de rapport ny à nos créances ny à nos plaisirs nous est importun, faux et absolument étranger.

En toutes ces rencontres il n'y a point à douter. Mais il y en a oii les choses qu'on veut faire croire

�� �