Page:Œuvres de Blaise Pascal, IX.djvu/347

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PRIÈRE POUR LE BON USAGE DES MALADIES 327

des inquiétudes et des attachemens du monde, que la maladie non plus que la santé, ny les discours, ny les livres, ny vos Escritures sacrées, ny vostre Evangile, ny vos Mystères les plus saints, ny les aumosnes, ny les jeûnes, ny les mortifications, ny les miracles, ny l'usage des Sacremens, ny le sacri- fice de vostre Corps, ny tous mes efforts, ny ceux de tout le monde ensemble, ne peuvent rien du tout pour commencer ma conversion, si vous n'accom- pagnez toutes ces choses d'une assistance toute extraordinaire de vostre grâce. C'est pourquoy, mon Dieu, je m'adresse à vous, Dieu tout-puissant, pour vous demander un don que toutes les créatures en- semble ne peuvent ^en aucune sorte m'accorder. Je n'aurois pas la hardiesse de vous adresser mes cris, si quelque autre les pouvoit exaucer. Mais, mon Dieu, comme la conversion de mon cœur que je vous demande, est un ouvrage qui passe tous les efïbrts de la nature, je ne puis m'adresser qu'à l'Au- theur et au Maistre tout-puissant de la nature, et de mon cœur. A qui crieray-je. Seigneur, à qui auray-je recours^? Tout ce qui n'est pas Dieu ne peut pas remplir mon attente : c'est Dieu mesme que je de- mande et que je cherche. ^0 Dieu, c'est vous seul que je demande, et c'est à vous seul que je m'a- dresse pour l'obtenir. Ouvrez mon cœur. Seigneur,

��1. A. en aucune sorte, manque.

2. A. [si ce n'est à vous].

3. A. [et] c'est [à] vous seul [mon Dieu] que je m'adresse pour [vous] obtenir.

�� �