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mespris. On peut, dit-il, attaquer et oster l’honneur en plusieurs manieres dans lesquelles la defense paroist bien juste, comme si on veut donner un coup de baston, ou un soufflet, ou si on veut nous faire affront par des paroles ou par des signes, sive per signa.
O mon Pere, luy dis-je, voila tout ce qu’on peut souhaiter pour mettre l’honneur à couvert; mais la vie est bien exposée, si pour de simples médisances, 1 et des gestes desobligeans, on peut tuer le monde en conscience 2. Cela est vray, me dit-il, mais comme nos Peres sont fort circonspects, ils ont trouvé à propos de defendre de mettre cette doctrine en usage, en 3 de certaines occasions, comme pour les simples médisances. Car ils disent au moins : Qu’a peine doit-on la pratiquer ; practicè vix probari potest. Et ce n’a pas esté sans raison, la voicy. Je 4 la sçay bien, luy dis-je ; C’est parce que la loy de Dieu defend de tuer. Ils ne le prennent pas par là, me dit le Pere ; Ils le trouvent permis en conscience, et en ne regardant que la verité en elle mesme. Et pourquoy le defendent-ils donc . Escoutez-le, dit-il 5; C’est parce qu’on dépeupleroit un Estat en moins de
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1. B. [ou]; W. aut.
2. Cette accusation, jugée trop générale, fait l’objet de la quinzième Imposture (cf. infra l’introduction à la 13e Provinciale). La treizième Provinciale y répond.
3. B. [ces petites] occasions. Car ils ; W, ut in illatis nutu contumeliis, calumniis et detractionibus. Tune enim, ut aiunt Laimanus et Lessius... — Cf. ces textes de Layman et de Leys, supra pp. 72 sq. et 64.
4. B. [le] ; W. illam.
5. W. Propter externas, inquit, causas abipsâ interiori actionis justifia sejunctas .
