Page:Œuvres de Blaise Pascal, V.djvu/120

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104 ŒUVRES

ris. Ce qui a porté Escobar à establir cette regle generale 1 n. 44. que regulierement on peut tuer un homme pour la valeur d’un escu, selon Molina.

O mon Pere, d’où Molina a-t’il pû estre éclairé pour déterminer une chose de cette importance sans aucun secours de l’Escriture, des Conciles, ny des Peres? Je voy bien qu’il a eu des lumieres bien particulieres, et bien esloignées de sainct Augustin, sur l’homicide, aussi bien que sur la grace 2. Me voicy bien sçavant sur ce chapitre ; et je connois parfaitement qu’il n’y a plus que les gens d’Eglise 3 qu’on puisse offenser et pour l’honneur et pour le bien, sans craindre qu’ils tuent ceux qui les offensent. Que voulez vous dire, répliqua le Pere? Cela seroit-il raisonnable à vostre avis, que ceux qu’on doit le plus respecter dans le monde, fussent seuls exposez à l’insolence des meschans? Nos Peres ont prevenu ce desordre. Car Tannerus, to. 4[3]. d. 4. q. 8. d. 4. n. 76. dit, Qu’il est permis aux Ecclesiastiques, et aux Religieux mesmes, de tuer pour defendre non seulement leur vie, mais aussi leur bien, ou celuy de leur Communauté. Molina qu’Escobar rapporte n. 43 4 Becan in 2. 2. t. 2. q. 7. de

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1. W. n.44 manque. — Cf. ce texte d’Escobar, supra p. 75.

2. W. que cæteri, et Augustinus prseserlim... multa vidit. — Cf. cette discussion reprise dans la quatorzième Provinciale.

3. B. [qui s’abstiendront de tuer ceux qui leur feront tort en leur] honneur [ou en leur] bien. Que voulez-vous...

4. Toutes les éditions, par erreur : to. [2]. — Cf. ce texte de Tanner, supra p. 70.

5. Cf. ce texte d’Escobar, supra p. 75.