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NEUVIÈME PROVINCIALE 211

et entr’autres pour joüer, pour avoir des habits, et pour les autres choses qui luy sont necessaires.

En verité, mon Pere, cela est bien achevé. Il y a bien d’autres choses neantmoins, dit le Pere; mais il faut les laisser pour parler des maximes plus importantes qui facilitent l’usage des choses saintes, comme par exemple la maniere d’assister à la Messe. Nos grands Theologiens, Gaspar Hurtado 1 de Sacr. to. 2. d. 5. dist. 2. et Coninch q. 83. a. 6. n. 197. ont enseigné sur ce sujet, Qu’il suffit d’estre present à la Messe de corps, quoyqu’on soit absent d’esprit, pourveu qu’on demeure dans une contenance respectueuse exterieurement. Et Vasquez passe plus avant : car il dit. Qu’on satisfait au precepte d’oüyr la Messe, encore mesme qu’on ait l’intention de n’en rien faire. Tout cela est aussi dans Escobar tr. I. ex. II. num. 74. et 107. et encore au tr. I. ex. I. n. 116 2. où il l’explique par l’exemple de ceux qu’on meine à la Messe par force, et qui ont l’intention expresse de ne la point entendre. Vrayement, luy dis-je, je ne le croirois jamais, si un autre me le disoit. En effet, dit-il, cela a quelque besoing de l’authorité de ces grands hommes ; aussi bien que ce que dit Escobar au tr. I. ex. II. n. 31. Qu’une meschante intention, comme de regarder des femmes avec un desir impur, jointe à celle d’oüyr la Messe comme il faut,

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1. W. ne donne pas les références; A2. Coninck; W. Conink. — Gilles de Coninck, jésuite flamand (1571-1633), enseigna la théologie à Louvain,

2. Cf. ces textes d’Escobar, supra p. 184 et 182.