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DIXIÈME PROVINCIALE. — INTRODUCTION 239

moyen d’arriver jamais à sa fin; et partant puisque c’est le Sacrement des morts aussi bien que le Baptesme, il faut que de luy-mesme il puisse avoir l’effet de nostre justification.

Pour la raison que vous apportez, elle vous combat vous mesme : car puisque la loy du nouveau Testament est une loy de grace, faite pour les enfans, et non pour les esclaves, n’est-il pas convenable qu’elle exige moins de leur part, et que Dieu de son costé y donne davantage? Il a donc esté raisonnable qu’il levât l’obligation, fascheuse et difficile, qui estoit en la loy de rigueur d’exercer un acte de parfaite contrition pour estre justifié, et qu’il instituât des Sacremens qui peussent suppleer son defaut, à l’ayde d’une disposition plus facile, autrement certes les enfans n’auroient pas maintenant plus de facilité de se remettre aux bonnes graces de leur Pere, qu’avoient jadis ces esclaves d’estre receus à mercy et d’obtenir misericorde de leur Seigneur [p. 264 et 272].


FILLIUCCI. — Morales Quæstiones .

Tom. I. tr. 7. c. 12. De præceptis pertinentibus ad ministrum 1. 354. Dispositio pœnitentis exploranda: Secundo Quæro, Quo pacto Confessor explorare possit dolorem pœnitentis. Respondeo et dico Primo, Confessorem non posse licite absolvere eum, qui non est bene dispositus ad recipiendam absolutionem. Patet, tum quia tenetur non dare indignis, debet enim esse dispensator fidelis, et non dare Sanctum canibus; tum quia est judex, et judicis est juste judicare, solvendo dignos et ligando indignos ; tum quia non débet absolvere, quem Christus condemnat, Christus autem indignum condemnat [p. 256].

355. Dico Secundo. Hæc dispositio in duobus est posita. Primò, in displicentia præteritorum. Secundò, in proposito

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1. Ce texte est cité dans l’Innocence et la Vérité défendues d’Arnauld, 1652, p. 276, et en note de la traduction donnée en 1645 par Arnauld d’un traité du jésuite de Bonis. Le texte de Suarez est reproduit presque mot pour mot par Filliucci.