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EXTRAIT D'UNE LETTRE DE CARCAVI

A HUYGENS

De Paris ce 28e Septembre 1656.

Monsieur,

... Il y a desja longtems que j’ay fait voir à Messieurs De Fermat et Pascal ce que vous aviez pris la peyne d’envoyer à M. Mylon et à moy touchant les partis, mais je n’ay pu me donner l’honneur de vous faire response, la chose n’ayant pas dependu absolument de moy et la commodité de ces messieurs ne s’estant pas toujours rencontrée avec le desir que j’avois de vous satisfaire.

Monsieur Pascal se sert du mesme principe que vous et voicy comme il l’enonce :

S’il y a tel nombre d’hazards qu’on voudra, comme par exemple 10 qui donnent chacun trois pistolles et qu’il y en aye deux qui donnent chacun 4 pistolles, et qu’il y en aye trois qui ostent chacun trois pistolles, il faut adjouster toutes les sommes ensemble et les hazards ensemble, et diviser l’un par l’autre. Le quotient est le requis, ce qui revient à une mesme enonciation que la vostre.

Mais il ne voit pas comme cette reigle peut s’appliquer à l’exemple suivant :

Si on joue en six parties, par exemple du piquet, une certaine somme et qu’un des Joueurs aye deux, trois ou quatre parties et que l’on veuille quitter le Jeu, quel parti il faut faire quand on a une partie à point, ou deux, ou trois etc. à point, ou bien quand un a deux parties et l’autre une, etc.