Si M. ¹de S. Gyran et M. Arnauld² n'avoient fait
que dire ce qu'on doit croire touchant ce mystere,
et non pas ce qu'on doit faire pour s'y preparer, ils
auroient esté les meilleurs catholiques du monde, et
il ne se seroit point trouvé d'equivoques dans leurs
termes de presence reelle et de transsubstantiation.
Mais parce qu'il faut que tous ceux qui combattent
vos relâchements soient heretiques, et dans le point
mesme où ils les combattent, comment M. Arnauld
ne le seroit-il pas sur l'Eucharistie, aprés avoir fait
un livre exprés contre les profanations que vous faites
de ce Sacrement? Quoy, mes Peres, il auroit dit
impunément,qu'on ne doit point donner le corps de
Jesus-Christ à ceux qui retombent tousjours dans les
mesmes crimes, et ausquels on ne voit aucune esperance
d'amendement ; et qu'on doit les separer quelque
temps de l'Autel, pour se purifier par une penitence
sincere, afin de s'en approcher en suite avec
fruit³. Ne souffrez pas qu'on parle ainsi, mes Peres;
vous n'auriez pas tant de gens dans vos
confessionnaux. Car vostre P. Brisacier dit que si vous suiviez
cette methode, vous n'appliqueriez le sang de
Jesus-Christ sur personne⁴. Il vaut bien mieux pour
vous qu'on suive la pratique de vostre Societé, que
vostre P. Mascarenhas rapporte dans un livre ap-
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1. B. [l'Abbé]; d'après W : clarissimus Abbas .
2. W. Doctor Arnaldus.
3. W. ne met pas ici de caractères italiques ; ceci n'est qu'un résumé du livre de la Fréquente Communion.
4. Cf. cette citation dans la quinzième Provinciale, supra p. 203 et T. V, p. 301 sq.