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DIX SEPTIÈME PROVINCIALE. — INTRODUCTION


terra panem edunt. Je pense que M. Cellier ne manquera pas d'envoyer de deçà son nouveau livre, Annales Massilienses. Cette espece de livre doit être bonne ; mais j'ay regret que ce soit opus Loyoliticum, sunt enim isti scriptores mendacissimi. »

A Port-Royal on constatait encore de nombreux miracles ; Mazarin lui-même demandait, pour guérir sa sœur, des linges ayant touché la relique. Les lettres adressées à Perier (probablement par d'Asson de Saint Gilles) les 22 et 26 décembre sont remplies de ces guérisons merveilleuses. Ces lettres disent en même temps la confiance que la protection divine faisait naître chez les Jansénistes, et assurément aussi chez Pascal (Ier recueil manuscrit du Père Guerrier, pp. 478, 480).

Le 22 décembre, on parlait d'un grand miracle opéré sur Madame de la Vieuville, coadjutrice de Notre Dame de Meaux, et cela donnait bon espoir, malgré les raisons qu'on avait de craindre.. « Les bons Peres, écrit-on à Perier, travaillent toujours pour obliger M. le Doyen en qualité de Grand-vicaire de faire visite à P. R., pour ensuite faire pis. On tache de s'en.... (lacune d'un mot) et il est enfin à craindre que les lettres de cachet maintenant si fort en usage ne soyent employées. »

Le 26, le fidèle correspondant de Perier lui écrivait encore : « .... Il y en a encore d'autres [miracles] semblables, et qu'on sçait, et qu'on ne sçait point. Je vous laisse à penser quel fracas cela fait chez les ennemis. Cependant nous sçavons qu'un de leurs amis qui a esté Jesuite et qui est un grand fripon, a escrit quelque chose contre ces miracles, mais il sera peut-estre empesché à l'impression par l'ordonnance qui fut affichée et trompetée samedy, portant deffense d'imprimer sans noms d'autheur et sans privilege ; si ce n'est qu'escrivant contre P.-R., il ait lieu par là de mettre son nom et d'obtenir privilege. Par cette ordonnance les impressions de deçà sont tout à fait arretées, car elle a esté faite principalement pour cela, les bons Peres se lassant enfin de recevoir de si grands coups quoyqu'ils ayent l'impudence de