qui ont une passion si aveugle de nous décrier, qu'ils
en ont pris un moyen qui ruïne leur propre reputation.
Car ils ont fabriqué à dessein de certaines propositions
pleines d'impietez et de blasphèmes, qu'ils envoyent de
tous costez, pour faire croire que nous les soùtenons
au mesme sens qu'ils ont exprimé par leur écrit. Mais
on verra par cette réponse et nostre innocence, et la
malice de ceux qui nous ont imputé ces impietez dont
ils sont les uniques inventeurs.
En verité, mon Pere, lorsque je les ouïs parler de la sorte avant la Constitution : quand je vis qu'ils la receurent¹ ensuite avec tout ce qui se peut de respect : qu'ils offrirent de la souscrire ; et que M. Arnauld eut declaré tout cela plus fortement que je ne ²le puis rapporter, dans toute sa seconde lettre, j'eusse creû pecher de douter de leur foy. Et en effet ceux qui avoient voulu refuser l'absolution à leurs amis³ avant la lettre de M. Arnauld, ont declaré depuis, qu'aprés qu'il avoit si nettement condamné ces erreurs qu'on luy imputoit, il n'y avoit aucune raison de le retrancher, ni luy, ni ses amis de l'Eglise. Mais vous n'en avez pas usé de mesme. Et c'est sur quoy je commençay à me défier que vous agissiez avec passion.
Car au lieu que vous les aviez menacez de leur faire signer cette Constitution quand vous pensiez qu'ils y resisteroient, lorsque vous vistes qu'ils s'y
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1. W... erga constitutionem in Gallias allatam.
2. P. puis rapporter [tout cela].
3. W. amicis Arnaldi.