suffise pas de les condamner sans les luy attribuer ?
Si cela estoit que deviendroit vostre Pere Halloix,
qui a soùtenu la pureté de la foy d'Origene, aussi
bien que plusieurs autres catholiques, qui ont
entrepris la mesme chose, comme Pic de la Mirande,
et Genebrard Docteur de Sorbonne ? Et n'est-il pas
certain encore que ce mesme V. Concile General
¹condamna les écrits de Theodoret contre S. Cyrille,
comme impies, contraires à la vraye foy, et contenans
l'heresie Nestorienne : et cependant le P. Sirmond
Jesuite n'a pas laissé de le deffendre, et de dire dans
la vie de ce Pere, que ces mesmes écrits sont exempts
de cette heresie Nestorienne.
Vous voyez donc, mon Pere, que quand l'Eglise condamne des écrits, elle y suppose une erreur quelle y condamne ; et alors il est de foy que cette erreur est condamnée ; mais qu'il n'est pas de foy que ces écrits contiennent en effet l'erreur que l'Eglise y suppose. Je croy que cela est assez prouvé ; et ainsi je finiray ces exemples par celuy du pape Honorius, dont l'histoire est si connuë. On sçait qu'au commencement du VII². siecle l'Eglise estant troublée par l'heresie des Monothelites, ce Pape pour terminer ce different fit un Decret qui sembloit favoriser ces heretiques, de sorte que plusieurs en furent scandalisez. Cela se passa neantmoins avec peu de bruit souz son Pontificat : mais
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1. A 2 , [condamne]; W. damnantur.
2. W. sexto, par erreur.