Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/102

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88 ŒUVRES

5. Aussy tost qu'elles sont levées, elles adorent Dieu et baisent la terre ; et puis viennent toutes dans la chambre destinée pour s'habiller, et adorent Dieu encore une fois devant leur Oratoire à deux genoux et tout haut, de crainte que quelqu'une ne l'eust oublié.

6. Les grandes se peignent l'une l'autre, et elles doi- vent faire cette action dans un parfait silence, estant bien raisonnable que leurs premières paroles soyent de prières et *d'actions de grâces à Dieu. Et si quelques-unes, par nécessité ont quelque chose à dire, elles doivent s'adres- ser à leur Maitresse, afin qu'elle mesme puisse demander ce qu'elles auront besoin à celle qui en a le soin, pour esviter toutes les paroles qu'elles se pourroyent dire les unes aux autres pendant un si grand silence que celuy du matin, et pour empescher aussi que, comme il faut par- ler fort bas durant ce tems là, elles ne prennent occasion de dire quelque autre chose que le nécessaire, qui ne pourroit estre entendu de personne, ce qui leur pourroit estre une occasion de faire un mensonge, si on venoit à leur demander ce qu'elles auroyent dit. Cet estroil silence dure jusqu'au Pretiosa de Prime, et il se garde aussi depuis V Angélus du soir, mesme en esté, quand elles se promènent au jardin.

Du temps que les En/ans s'habillent.

I . On les exhorte à se peigner et s'habiller le plus promtement qu'elles peuvent, pour s'accoustumer à don- ner le moins de tems qu'il se peut pour orner un corps qui doit servir de pasture aux vers : et pour reparer les inutilitez des femmes du siècle à s'habiller et à se coeffer.

I. P. [d'action].

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