Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Dieu, et que nous nous sentons obligées de ne rien épargner, pour les rendre dignes de cette sainte [1]dignité.

3. Il est très nécessaire que nous nous donnions toutes à elles sans aucune reserve, et que sans une nécessité inevitable nous ne sortions point de leur quartier, pour estre tousjours presentes dans la Chambre où elles travaillent, si ce n’est que nous soyons occupées à leur parler, ou à les visiter quand elles sont malades, ou employées à d’autres besoins qui les regardent.

4. On ne doit point avoir de peine d’y perdre [2]l’office si ce n’est quand les plus grandes y assistent, et [3]il est de telle importance de garder tousjours les Enfans, que nous devons preferer cette obligation à toutes les autres quand l’obéïssance nous en charge, et bien plus à nos satisfactions particulieres, quand elles regarderoyent mesme les choses spirituelles. La charité avec laquelle on leur rendra tous les services qui leur seront utiles, couvrira non seulement beaucoup de nos défauts, mais nous tiendra lieu de beaucoup de choses que nous croirions nous devoir estre utiles pour nostre perfection.

5. On aura une Sœur sur qui on se reposera, sans nullement se décharger de son obligation. Il faut s’il se peut que cette Sœur qui nous sera donnée soit attachée le plus qu’elle pourra à la chambre. C’est pourquoy il seroit à souhaitter d’en avoir deux qui fussent portées d’un mesme zele et d’un mesme esprit pour les Enfans, et qui le plus souvent fussent ensemble dans la chambre, en présence mesme de la première Maistresse, afin que voyant le respect avec lequel les Enfans se tiennent devant elle,

  1. P. [qualité].
  2. P. [tout].
  3. P. [etc.]. Il est.