Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/144

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130 ŒUVRES

8. Nous prenons quelque sorte de confiance aux Sœurs qui nous aident pour leur dire les inclinations des Enfans, sur-tout celles des petites, et celles aussi des grandes qui pourroient causer quelque dérèglement, afin qu'elles puis- sent mieux les veiller. Il ne faut pas pourtant estre si facile à leur dire les choses que les Enfans nous disent dans le particulier, si nous n'y reconnoissons * quelque nécessité pour leur bien, de crainte que sans y penser elles ^ leur en fassent connoistre quelque chose. Je ^crois qu'il est d'une très grande importance que les Enfans nous voyent secrètes, encore que ce qu'elles nous disent ne fussent pas des choses de grande importance pour lors, parce qu'il peut arriver qu'elles en auront d'importantes dans un autre tems, sur-tout quand elles avancent en âge lesquelles elles auroyent peine à nous dire, si elles avoyent reconnu que nous ne leur eussions pas esté fidelles dans les petites choses.

9. Comme il est fort important que nous ayons une grande union et parfaitte intelligence avec les Sœurs qui nous sont données pour aydes, il l'est encore plus, que ces Sœurs n'agissent que par l'ordre qu'elles trouveront et ver- ront estably et qu'elles soyent tellement conformes à tous les sentimens de la première qu'elles ne parlent que par sa bouche, et ne voyent que par ses yeux, afin que les En- fans ne puissent rien remarquer qui ne soit parfaitement conforme entre elles. Que si les Sœurs trouvoyent à redire à la conduite de la première Maîtresse, elles devroyent luy dire, si elles avoyent assez de confiance en elles, et qu'elles en eussent permission des Supérieures. Si Dieu ne leur donne pas cette confiance, elles doivent en aver-

1. P. [une].

2. p. [ne].

3. P. [voy].

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