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Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/148

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i34 ŒUVRES

d'user de finesse pour cacher quelques fautes qu'elles ne veulent pas que l'on sçache.

i8. C'est pourquoy il faut veiller parfaitement les En- fans, ne les laissant jamais seules en quelque lieu que ce soit, saines ny malades, sans leur montrer qu'ion le fait si exactement, afin de ne les pas nourrir dans un esprit défiant, et qui soit continuellement sur ses gardes. Car cela les accoustume à faire de petites malices en cachette, particulièrement les petites. Ainsi je croy qu'il faut que nostre garde continuelle soit faitte avec douceur et une certaine confiance qui leur fasse plûtost croire ^que Ton les aime; et que ce n'est que pour les accompagner ^que l'on est avec elles. Gela fait qu'elles aiment cette veille plûstost qu'elles ne la craignent.

19. Pour les ^petits Enfans, il faut encore plus que toutes les autres les accoustumer et nourrir, s'il se peut comme de petites colombes. Il leur faut dire peu de pa- roles quand elles ont fait une faute notable et qui mérite châtiment : mais quand on en est parfaitement asseuré, il les faut châtier sans leur dire une seule parole, ny pour- quoy on les châtie, qu'après l'avoir fait. Encore est-il bon de leur demander, avant que de leur rien dire, si elles ne sçavent pas pourquoy elles ont esté châtiées. Car d'ordi- naire elles ne manquent pas de l'avoir reconnu. Ce châti- ment fait promptement et sans paroles, les empesche de faire des mensonges pour trouver des excuses sur leurs fautes, à quoy les ^petits Enfans sont forts sujets, et je

��1. P. [que l'on].

2. P. [qu'on].

3. P. [qu'on]. [\. P. [petites].

5. P. [petites].... [sujetes].

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