Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/150

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tout le jour, mais partager * leur petit tems, les faisant lire un quart d’heure, et puis joiier un autre, et puis travailler un autre petit tems. Ces changemens les divertissent et les empeschent de prendre une mauvaise habitude, à quoy les Enfans sont fort sujets, qui est de tenir leur livre, et jouer avec, ou avec leur ouvrage ; se tenir de travers, et tousjours tourner la teste. Mais quand on leur demande de bien employer un quart d’heure, ou une demie heure, et qu’on leur promet que si elles sont fidèles à leur leçon ou à leur travail, on les laissera joiier, elles font viste et bien ce petit tems, pour estre recompensées après. Et quand on leur a fait cette promesse avant leur travail, quoy qu’elles jouent cependant, il ne leur faut rien dire, mais à la fin quand le tems est passé et qu’elles pensent aller joiier, il faut leur faire reprendre un autre tems pour le travail, leur remontrant que l’on ne désire pas tousjours parler, mais que puis qu’elles n’ont fait que badiner, il faut qu’elles recommencent. Cela les surprend, et fait qu’elles se tiennent une autre fois sur leurs gardes.


II


A quoy nous les portons dans les entretiens généraux, et dans les rencontres où elles donnent sujet qu’on leur parle et les avertisse.

I . On leur fait comprendre que la perfection ne consiste pas à faire beaucoup de choses qui soyent particulières, mais à bien faire ce qu’elles font en commun, c’est à dire de bon cœur, et pour l’amour de Dieu, avec un grand désir de luy plaire, et de faire toujours sa sainte volonté avec joye.

I. P. [leurs petits].