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Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/152

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138 ŒUVRES

4. On doit fort exhorter les Enfans à se connoistre elles mesmes, leurs inclinations, leurs vices et leurs pas- sions, et sonder jusques à la racine de leurs défauts. Il est bon aussy qu'elles connoissent à quoy leur naturel les porte, afin de retrancher en elles ce qui peut déplaire à Dieu, et changer leurs inclinations naturelles en spiri- tuelles. Leur dire ^par exemple que si elles sont d'une humeur afTective, elles doivent changer l'amour qu'elles ont pour elles mesmes et pour les créatures, à aymer Dieu de tout leur cœur, et ainsy -des autres inclinations.

5. On leur peut faire voir quelque fois qu'un des plus grands défauts de la jeunesse est l'indocilité, et que cela leur est comme naturel : Que si elles n'y prennent garde, ce vice les perdra, les rendant incapables de toutes sortes d' ^avertissement, et que ce défaut n'est jamais que dans un esprit superbe. C'est pourquoy on leur dira souvent qu'il faut qu'elles aiment à estre traittées fortement, et qu'elles témoignent par la douceur avec laquelle elles recevront les avertissemens qui leur seront donnez, qu'elles agréent

  • que l'on détruise en elles tout ce qui peut déplaire à Dieu.

6. Nous les exhortons à n'avoir point de honte à faire le bien. Car quelques fois celles qui ont esté déréglées ont honte de faire le bien devant celles qui les ont veuës dans leurs dereglemens. Il leur faut dire qu'elles prient Dieu qu'il les fortifie à faire le bien librement, et que quand dans le commencement elles retomberoyent ^souvent, il faut qu'elles se relèvent encore plus souvent et plus géné- reusement. Il faut donner ces instructions dans le gênerai,

1. P, que par exemple: si.

2. P. [de leurs],

3. P. [avertissemens].

4. P. [qu']on.

5. P. [fort] souvent.

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